L’affaire Rodenstock-Jefferson : un bouleversement dans le vin
Par Nolwenn Quiot-Ducarre
🔎 C’est en 1985 que débute ce qui restera comme l’une des sagas les plus mystérieuses et controversées du monde du vin. Hardy Rodenstock (nom civil : Meinhard Görke), un collectionneur allemand réputé, affirme avoir découvert dans une vieille cave parisienne des bouteilles anciennes, gravées “Th. J.” — initiales interprétées comme celles de Thomas Jefferson, qui a vécu à Paris dans les années 1780. Parmi celles-ci, un 1787 Château Lafite, vendu chez Christie’s à Londres à Malcolm Forbes pour environ £105 000, marque les esprits.
Dès cette première vente, le monde des collectionneurs est électrisé. Rodenstock organise depuis les années 80 des dégustations fastueuses, des événements où la rareté et le prestige semblent palpables. L’histoire semble faire rêver : château mythique, millésimes prestigieux, antiquité et mystère.
🍷 Cependant, le voile du doute commence à se lever lorsque certains experts questionnent la provenance des bouteilles, l’authenticité des gravures, la cohérence des archives. Le Thomas Jefferson Foundation, basé à Monticello, affirme ne trouver aucun document crédible confirmant que Jefferson ait jamais commandé ou possédé certaines des bouteilles prétendues.
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